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LES CAUSERIES DU LAPEC L’ETAT DIFFRACTE De quelques représentations postcoloniales par les régimes comparés du réel et de la fiction

LES CAUSERIES DU LAPEC

L’ETAT DIFFRACTE  : De quelques représentations postcoloniales par les régimes comparés du réel et de la fiction

A l’Université Félix Houphouët-Boigny, vendredi 07 septembre 2017, de 8h30 à 17h 00 à la salle de Conférence des 3ufr

Avec une leçon inaugurale du professeur Paul N’da, professeur titulaire de sociologie politique

De toutes les modalités africaines du politique, l’Etat semble être une de celles qui sont davantage pensées sur le mode d’une épistémologie convenue. Celle-ci s’incarne, par exemple, dans le seul entendement de la science politique française, la soumettant à un malheureux balancement entre tradition juridique réductrice et écoles développementalistes américaines, selon une tradition empruntée soit au siècle des lumières, soit à leurs révolutions politico-culturelles respectives. Dès lors, ce démembrement le plus déterminant du politique qu’est « l’Etat » est soumis (pour le contexte africain, au moins) à un appareillage théorique et méthodologique qui ne fait que valider l’argument du « modèle importé » (Badié, 1992). Autrement dit, l’Etat africain est le produit d’un ensemble de représentations culturalistes d’obédience occidentale (conception du droit, modèle de développement, forme de démocratie représentative, rhétorique des élites dirigeantes, etc.) Les conséquences de telles situations entrainent avec elles leur lot de préjugés et de visions fantasmées sur l’objet africain, ainsi considéré comme une réalité en marge du monde.

Le Lapec (laboratoire des pratiques et enquêtes culturelles) voudrait à travers cette journée d’étude dénommée « les causeries du LAPEC », poser à propos de la politique africaine, la nécessité d’une méthodologie soucieuse d’endogenéité, afin de scruter les conditions de possibilité d’une histoire locale et un corpus politique propre (N’goran, 20012). Plus précisément, nous voulons inviter les intervenants à une rencontre qui permette de rendre compte des représentations comparées de l’Etat, en convoquant une approche « culturelle endogène » qui tendrait à reconsidérer les réalités internes aux sociétés postcoloniales avec leurs différentes mutations.

Parce qu’elle est pluridisciplinaire, cette rencontre prendra en compte les deux principales modalités de la représentation que sont le réel et la fiction pour interroger les formes concurrentes ou congruentes de l’Etat africain, tel qu’il est représenté tout autant par la sociologie empirique que par le corpus fictionnel. On se demandera par exemple :

Quel corpus du régime fictionnel (littérature, cinéma, bande dessinée) pourrait traduire les formes plurielles et inédites de l’Etat africain participant ainsi de ses représentations ?

Quelles sont les modalités de sa reproduction (force, domination, violence) qu’interrogent les régimes de la fiction suivant leur tension au réel ?

Comment les gouvernés imaginent-ils leur rapport à l’Etat ?

Quelles ressources symboliques l’ainsi désigné « Etat » met-il à la disposition des acteurs sociaux pour nourrir leur imagination politique, voire leur rapport de représentation, qu’il soit par délégation ou par dénégation ?

Dans ce grand objet esthétique qu’est l’Etat au sens hobbesien, quelle est la part coloniale qui en constitue son héritage actuel ?

Quelles en sont les imaginations nouvelles susceptibles de transcender le paradigme de « l’importation » ?

Quelles logiques propres pourrait expliquer son identité non conventionnelle (Daloz et Chabal, 1999), c’est-à-dire non dominante par les coupures : ordre/désordre, humain/inhumain, normal/anormal, cité/brousse, etc. défiant ainsi la grille de lecture occidentale du monde ?

 

Par David N’goran

Directeur exécutifs du LAPEC Maître de Conférences (Littérature comparée) Diplômé de Science politique

Les propositions de contribution sont attendues jusqu’au 20 août 2017 à l’adresse suivante :

sociotexte018@gmail.com; nkdavid2001@yahoo.fr

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